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Etoile(s) : Dorothée Gilbert se confie dans son autobiographie

09 12 2019

Lorsqu’elle assiste à son premier ballet, Dorothée a tout juste dix ans et danse au conservatoire de Toulouse depuis trois ans. A l’issue de la représentation, elle n’a plus qu’une idée en tête : devenir danseuse étoile. 

Après un premier échec qui, loin de la mettre à terre, lui donne encore plus de détermination et de force, Dorothée intègre l’école de l’Opéra de Paris l’année suivante. Elle vient d’avoir douze ans. Puis, parce qu’elle ne peut s’imaginer un autre parcours et qu’elle sait qu’elle n’atteindra son bonheur qu’en interprétant les plus grands rôles du répertoire, la jeune ballerine va s’accrocher à son rêve, à son étoile, encouragée et soutenue par ses parents qui n’hésitent pas à tout quitter à Toulouse pour la suivre à Paris. Elle va gravir toutes les marches qui la mèneront à la consécration: le 19 novembre 2007, à vingt-quatre ans, à l’issue de la représentation un peu particulière, dans un décor unique et sans costumes (pour cause de grève), de Casse-Noisette où elle dansait avec Manuel Legris (son petit père de l’école de danse), Dorothée Gilbert est nommée étoile à seulement 24 ans.

Dans son autobiographie Étoile(s), Dorothée Gilbert dévoile les dessous d’un parcours où détermination et force de caractère sont les clés de la réussite. De ses mauvaises notes à l’école de danse aux difficultés d’une adolescence « pas comme les autres », en passant par ses blessures et les immenses rôles d’interprétation qui la font voyager à travers le monde : le livre de la danseuse étoile résonne comme un témoignage essentiel sur les dessous d’un milieu fait d’ambivalences, où il faut trouver sa place, entre ombre et lumière.

Par-delà l’émotion du spectacle, Dorothée Gilbert évoque ce qu’elle nomme ses défauts, car elle considère n’avoir pas eu, enfant, les prédispositions naturelles pour la danse classique. Un effort de chaque jour lui a permis de dépasser ses difficultés, portée par la passion. Sa formation l’a soumise à rude épreuve, mais elle refuse d’y voir une dureté particulière, rappelant que chaque apprentissage comporte sa part de remise en question. Mère d’une fille de cinq ans, Dorothée Gilbert veut que ce livre encourage la jeune génération de danseurs à se battre : « Pour eux, tout doit être facile et rapide, ils ne prennent pas le temps. Beaucoup m’ont dit : je ne suis pas souple, je ne peux pas être danseuse. Ayant raté mon premier concours pour entrer à l’école de danse, je n’étais pas souple moi-même et je n’avais pas les pieds idéaux pour la danse ! Mais je n’ai jamais douté ».

Cette habituée des tapis et planchers de danse Harlequin de l’Opéra de Paris se penche également sur son amour pour les personnages qu’elle danse. Il s’agit pour elle, également, d’apprendre à se connaître, par le geste chorégraphique. « Pour chaque type de ballet, il y a toujours une émotion, il y a un personnage, avec son histoire, l’histoire qu’il a vécue avant […]. Quand on interprète Roméo et Juliette, on ne va pas l’interpréter de la même manière que Manon. Ce sont tous des personnages qui ont un intérêt psychologique, et, justement, c’est intéressant d’aller fouiller leur histoire… »

Etoile(s) est un livre touchant et sincère qui retrace le parcours de cette danseuse étoile douée de tous les talents. Au fil des pages, Dorothée Gilbert nous livre une introspection mêlant vérité et émotion que l’on se plaît à découvrir. Le tout, brillamment illustré par les photographies de son mari James Bort.

Un petit cadeau idéal pour tous les amateurs de danse et d’Etoiles !

Crédit photo: James Bort

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