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Marie-Antoinette, version Malandain !

07 03 2019

Thierry Malandain n’aime pas les anniversaires… Et pourtant, on a célébré en 2018 les 20 ans du Malandain Ballet Biarritz et le chorégraphe lui-même est aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle dizaine ! A l’occasion de sa nouvelle création, Marie-Antoinette, Harlequin s’est entretenu avec Thierry Malandain. 

« Je ne suis pas trop du genre à regarder en arrière, surtout lorsqu’il est question de mon travail. Parfois, cela m’arrive, contraint et forcé. Par exemple, lorsque nous organisons nos « Rendez-vous sur le quai de la gare » ici à Biarritz, on projette des ballets que le public n’a jamais vus. Quand je les regarde, je me dis que, finalement, ce n’est pas si mal que cela ! »

Avec un palmarès de créations plus qu’impressionnant, c’est pourtant  un peu par hasard qu’il a commencé à être chorégraphe. Alors qu’il rêvait d’être décorateur ou d’entrer dans la compagnie de Jiri Kylian, les trois concours qu’il a remportés lorsqu’il était au Ballet de Nancy l’ont décidé à devenir chorégraphe. Ou plus exactement, ce sont les danseurs qui interprétaient ses créations qui lui ont suggéré de créer sa propre compagnie.

« Dans le processus de création, il y a longtemps que la notion de plaisir a disparu. Il y a surtout la pression de l’attente, la pression que l’on se met à soi-même parfois. L’obligation de se renouveler aussi, même si cela ne veut pas dire grand-chose. Il y a surtout l’obligation d’apporter chaque fois quelque chose de nouveau au public, en essayant de toucher les gens et de se dépasser soi-même. »

Le néoclassique bénéficie d’un regain d’intérêt en France

Toucher le public, c’est essentiel pour Thierry Malandain car c’est grâce à lui que la compagnie a survécu. « C’est un peu une façon de le remercier ! », dit-il. Bénéficiant du regain d’intérêt pour le néoclassique en France,  il remarque que la situation a changé lorsque « l’institution et les programmateurs se sont rendus compte que ce type de danse avait sa place.”

En ce qui nous concerne, notre succès est surtout lié à la programmation à Chaillot, à l’époque de Dominique Hervieu ou à Lyon à la Maison de la Danse. Il est évident que le fait d’être programmé dans de grandes institutions peut aussi faire évoluer le regard que le public ou les critiques portent  sur le travail d’un chorégraphe ou d’une compagnie. »

Quand on lui parle de la nécessité d’amener la danse au public pour la faire découvrir au plus grand nombre, Thierry Malandain admet que « cela a été un des arguments de la  conquête du public biarrot » mais il insiste aussi sur le fait que la danse doit être présentée dans le lieu qui lui est consacrée, c’est-à-dire dans une salle de spectacle, « qui est un temple ouvert à tous. »

Marie-Antoinette les 29, 30 et 31 mars à la Chapelle Royale du Château de Versailles

Pour Marie-Antoinette, sa nouvelle création, commande de Laurent Brunner, le directeur de Château de Versailles Spectacles, Thierry Malandain avoue qu’au départ, le sujet ne le séduisait pas vraiment : « Marie-Antoinette n’est pas forcément un personnage sympathique. Et il faut reconnaître que sa vie n’a pas été très intéressante. Sauf à la fin peut-être, lorsqu’elle meurt …

« S’agissant des costumes, nous  avons gardé l’esprit « Marie-Antoinette » car nous savons pertinemment que le public qui viendra voir la pièce s’attend à ce style de costumes. Quant aux coiffes, nous avons revisité l’époque avec un léger décalage ! »

Pour la musique, c’est finalement Joseph Haydn qui a été choisi… même si le premier choix du chorégraphe s’était porté sur Alfred Schnittke (1934 – 1998), compositeur d’origine russe dont les concertos grosso rendent hommage à la musique du XVIIIe siècle de façon très noire, provoquant ainsi un joli décalage. Mais des raisons de droits excessifs ont eu raison de cette première envie. Et puis la musique de Haydn est finalement plus consensuelle tout en étant parfaitement en phase avec l’époque et le sujet.

Le tapis de danse de couleur, leitmotiv des scénographies de Malandain 

Pour la scénographie, Thierry Malandain a opté pour un tapis de danse Harlequin Studio de couleur turquoise.  Véritable leitmotiv des scénographies du Malandain Ballet Biarritz, le tapis de danse de couleur « créée un véritable climat. Il fait partie intégrante du spectacle. »

Et lorsqu’on lui pose la question de sa fidélité à la marque Harlequin depuis plus de 20 ans, Thierry Malandain répond, en tout simplicité, que la fidélité fait aussi partie de l’ADN de la compagnie. Il n’y a pas lieu de changer d’interlocuteur quand tout se passe bien.

La liste des créations de Thierry Malandain est longue. Lui-même ne se rappelle plus exactement le nombre…  Et même si Thierry n’aime pas les anniversaires, cela ne l’empêchera pas de préparer un hommage à Beethoven, dont on célèbrera en 2020 le 250e anniversaire de la naissance.

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